QUEBECITUDE

Le texte ci-dessous est paru dans l'édition du Journal de Québec du 21 juin, à la section OPINIONS, sous le titre: VIVEMENT L'AUTOBUS

FAVORISER LE TRANSPORT COLLECTIF, une bonne idée mais. . .

Québec, le 16 juin 2006.

Le Gouvernement veut injecter 130 millions, jusqu'en 2002, pour favoriser le transport collectif.  C'est une bonne idée, mais il faut se questionner sur différents aspects de cette annonce, comme si soudain monsieur Charest venait de découvrir les bienfaits des béatitudes.

À ce jour, les automobilistes n'ont pas le goût de monter à bord de ces véhicules laids, puants, bruyants et inconfortables.  Le pire, c'est de croiser un chauffeur ou une chauffeure qui n'a pas le cœur de vous saluer, mais plutôt le goût de vous écraser les doigts dans la porte, ou de vous propulser à l'arrière comme un éclair.  Comment va-t-on réussir à convaincre les citoyens de se convertir au transport en commun avec une telle feuille de route?

D'abord il va falloir investir dans de nouveaux véhicules modernes et mieux adaptés à ce nouveau siècle.  L'Europe est déjà en avance depuis longtemps et elle a su créer un engouement pour ses transports collectifs ce qui a fait résorber la tentation de se procurer une automobile personnelle chez des milliers de gens.  Dans le vieux Québec par exemple, il est impensable de voir encore circuler les vieux bus du genre GM, dont le gabarit est nettement exagéré, pour la quantité de passagers transportés, même en temps de pointe.  Encore plus, ces vieux rafiots sont bruyants et mal adapté à la configuration routière particulière de ce secteur.  Pourtant, il existe des sociétés capables de fabriquer des modèles plus pratiques, plus silencieux, plus élégants et surtout plus confortables.  Pourquoi donc il n'y a jamais personne ici qui est capable d'initier une révolution dans nos transports?

Dans la région de Québec, il est maintenant établi que dès 6 heures du matin, le boulevard de la Capitale refoule son trafic  jusqu'à la hauteur de Seigneuriale dans l'arrondissement Beauport.  Juste pour le « fun », allez voir, via la route de desserte, à cette heure-là et vous constaterez que voitures et camions sont par choc à par choc et que 8 ou 9 véhicules sur dix n'ont qu'un seul passager ou passagère soit le conducteur.  C'est pas des farces quand on y songe un peu.  C'est un tantinet gênant quand on pense à la pollution inutile, au temps gaspillé, aux coûts individuels élevés par opposition à du transport collectif, bref nous savons qu'il y a problème, mais nous préférons faire l'autruche.  C'est très bien, mais ça ne pourra pas durer ainsi indéfiniment, sans devoir faire face à des nouvelles lois qui viendront nous obliger à faire un VIRAGE DRACONIEN qui ne nous fera pas plaisir.  Ces nouvelles lois qui viendront seront comme les lois sur le tabac et ce sera beaucoup plus difficile à accepter.

Cela étant dit, pourquoi ne pas s'intéresser au développement de nouveaux modes de transport et d'encourager des entreprises à se lancer dans la création et la fabrication de véhicules dont on aura envie d'utiliser pour l'ensemble de nos déplacements et qui viendront créer une nouvelle dynamique urbaine, plus chaleureuse et moins impersonnelle que présentement.

Le Gouvernement du Québec semble sur une bonne piste, mais aura-t-il l'audace nécessaire pour s'ériger en modèle de modernité RAPIDEMENT dans le domaine du transport urbain?

Gilles Pelletier, Québec.