QUEBECITUDE

Texte transmis à: Journal de Québec, Le Soleil, La Presse, Diocèse de Québec, Cyberpresse.

Permettez-moi de souligner le fait que plusieurs articles de ce genre ont été transmis aux journaux et jamais ils n'ont été publiés. 

Québec, le 9 janvier 2006.

UNE FONDATION POUR RETENIR NOS IMMIGRANTS

Monseigneur Marc Ouellet, notre Cardinal de Québec, vient de créer une Fondation pour venir en aide à nos immigrants qui adoptent le territoire de notre vieille Capitale.  Il veut ainsi faire en sorte que ces nouveaux arrivants, puissent avoir le goût de s'établir ici, d'une manière plus permanente, au lieu de migrer pour soutenir le vieil adage du « GO WEST » qui ne s'arrête jamais et qui fait de Montréal ou Toronto des paradis terrestres.

Est-ce qu'il y a des coupables à ces départs périlleux?  Oui, il y en a et beaucoup à part cela.  Qui sont-ils?  J'ai envie de dire que ce sont les citoyens tout simplement.  Oui, c'est la personne,  bien ordinaire, vivant ici,  qui n'ouvre pas son cœur, qui ne s'informe pas sur les étrangers, leurs valeurs et qui n'ose pas ALLER VERS L'AUTRE.  Cet autre, ne viendra pas à nous d'une manière spontanée.  Il ne sait pas.  Il doute.  Il a peur.  Il craint.  Il ne veut pas déranger. Il n'a pas les mots pour se faire comprendre, enfin, il a peur, il a peur du rejet.  L'arrivée d'immigrants dans une ville, c'est tout un processus auquel il faut véritablement s'impliquer.  C'est à la fois, un apport de richesse à notre société, qui nous arrive, mais cela peut être aussi, un prélude à des malaises et à des frictions raciales ou racistes qui vont couver sous la braise pour empoisonner l'air ambiant.

En janvier 2004, je posais une question à Monsieur Jean-Paul L'Allier, lors de la première assemblée du conseil municipal de Québec.  Dans cette question, je faisais part à monsieur le maire de mon inquiétude sur le RACISME à Québec et lui demandait de nous faire connaître sa position sur ses projets futurs, pour enrayer cette situation.  En même temps, je faisais allusion à des articles qui venaient de paraître, sous la plume de Julie Lemieux, journaliste du Soleil.  Monsieur L'Allier m'avait aimablement fait une réponse de politicien, en me disant que dans sa ville, il n'y avait pas plus de racisme qu'ailleurs.  Je suis retourné sur ma petite chaise, bien piteux et pas mieux renseigné sur ma préoccupation bien légitime.

Voyez-vous, lorsque l'on ne veut pas voir, on ne voit rien.  J'ai pourtant rencontré quelques communautés ethniques à Québec et vraiment, croyez-moi,  elles ne sont pas à l'aise.  Elles ont peur des regards.  Elles ne font pas de vagues.  Pourtant, dans ces rencontres, j'ai parlé à des gens qui vivaient ici depuis vingt ans et ne se sentaient toujours pas les bienvenues.  Mon approche a été de leur dire de se battre, parce qu'ils ou qu'elles sont ici chez-eux, ils ou elles paient leurs impôts et n'ont pas à courber l'échine, au contraire, il faut que ces personnes prennent leur place, la place qui leur revient de droit.  J'ai fait parvenir souvent mon indignation à des journaux et jamais mon inquiétude sur ce problème n'a fait l'objet d'une publication.

Monseigneur Ouellet, ne devrait pas pelleter ce problème dans la cour des Gouvernements.  Ce problème c'est notre problème à nous tous.  C'est à nous d'accueillir ces gens, de faire cet effort, de les intégrer à notre monde même si, en ce faisant, nous dérogeons à nos vieux préjugés.  Monseigneur, il était temps que la plus haute hiérarchie de l'Église de Québec crie son indignation et offre une approche de solution qui pourrait certainement faire honneur à notre réputation DE MONDE RECEVANT, DE MONDE SERVIABLE, DE JOYEUX QUEBECOIS que nous sommes.  Monseigneur, vous commencez, il me semble à mettre en pratique ce que ce Jésus de Nazareth a montré au monde.  S'impliquer auprès de nos semblables en les aimant, leur donnant le pain et les bénissant sans aucune exclusion.  Et nous, citoyens et citoyennes, nous devrions au moins ouvrir notre cœur.

Gilles Pelletier, Québec.

quebecitude@yahoo.ca