QUEBECITUDE

QUEBECITUDE

TÉMOIGNAGE D'UN DÉJÀ "VIEUX"

Québec, le 23 juillet 2006

 

Témoignage d'un déjà "vieux".

VOIR LE SITE: http://www.toxicoquebec.com

 

 

Votre site Internet [http://www.toxicoquebec.com] est une source d'information pertinente en ce qui concerne toutes les formes « d'addictions » ou de dépendances.  Celles-ci ne touchent pas seulement des substances, mais des inventions de notre modernité qui sont souvent bien accaparantes.

 

Ayant dépassé largement la cinquantaine, il va s'en dire que j'ai savouré ma vie comme on déguste la meilleure des pâtisseries.  De ma naissance jusqu'à nos jours, j'ai vécu comme bien du monde dans une société qui fabrique quantité de choses susceptibles de nous piéger et nous amener dans des « addictions » ou dépendances qui viendront assombrir notre qualité de vie, notre joie de vivre et bien sûr nos relations interpersonnelles. 

 

Comme beaucoup d'hommes de mon âge, j'ai connu la cigarette, les boissons alcooliques, le haschich, les amphétamines, les automobiles, évidemment les aventures amoureuses, les achats compulsifs, etc.   et ces dernières années, le réseau Internet.  Aujourd'hui je puis affirmer que je n'ai plus de dépendances parce que j'ai appris à me connaître, du moins mieux qu'à l'époque de mon adolescence.  Ensuite, je me suis dit que je devais, en tout temps, être le « boss » de mon cerveau ou encore, comme j'aime à me le répéter en anglais : « I am the driver »  Je suis le « chauffeur » et le chauffeur ne se laisse pas distraire quand il a un itinéraire à parcourir.

 

J'ai écrasé ma dernière cigarette le 18 décembre 1990.  Ce n'était pas pour protéger ma santé, mais plutôt pour empêcher les Gouvernements de s'enrichir à même l'argent de mon labeur.  Concernant l'alcool, je bois très peu et consomme toujours avec modération et ne touche pas au volant d'une voiture.

 

Je ne touche pas aux drogues depuis que j'avais découvert que je pouvais entendre le chant des oiseaux ou admirer un paysage sans être obligé d'avaler ou de fumer des substances qui faisaient déjà à l'époque l'objet de  controverses.  On pourrait dire que je n'ai pas été un bon client pour les « dealers » de cochonneries et j'en remercie le Ciel tous les jours.

 

En 1993, j'ai fait la découverte d'Internet, tout en étant plongé dans mon ordinateur quasiment jour et nuit.  Il faut dire que Bill Gates avait trouvé le moyen de nous impliquer dans la création de son système d'exploitation (!) « Windows » et de la panoplie d'applications qui sortaient plein de « bugs ».  Il fallait toujours acheter le tout dernier des logiciels pour demeurer dans la course.  Heureusement, j'avais cru comprendre que mon ordinateur n'était pas intelligent, car c'était moi qui lui donnais ses lettres de noblesse et le rendait un peu déluré. Sans moi, c'était une machine idiote et donc j'en étais le maître.  L'ordinateur ne me menait pas par le bout du nez chez-moi.  Je me suis même un jour payé un voyage dans le sud, en 1998, en résistant aux « bébelles » de monsieur Gates.

 

Le printemps dernier, j'ai rencontré des alcooliques et des toxicomanes en situations de thérapies ou post-thérapies.  J'en étais à ma première expérience d'être dans un lieu de « rencontre » pour échanger sur cette misère des dépendances.  Au mur, une affiche est venue m'interpeller et me toucher par son inscription : « Ne juge pas, aide plutôt »

 

Cette phrase, je l'ai gravé immédiatement dans mon cœur, parce qu'il faut agir avec nos semblables comme s'ils étaient nos frères et nos sœurs et quand il s'agit de problèmes de dépendances, il faut beaucoup d'amour pour ne pas juger, mais plutôt comprendre et soutenir toute cette détresse vécue.

 

Maintenant que je suis « vieux », je suis bien heureux d'avoir eu la grâce d'être « le chauffeur » de ma vie et d'avoir été le plus souvent derrière le volant et non pas sur le banc arrière de la voiture.  Je crois pouvoir dire qu'après mon divorce de la cigarette à la fin de 1990, mes priorités dans la vie ont changé et elles se sont redéfinies en fonction de critères plus importants touchant l'équilibre, l'harmonie, l'amour le plus inconditionnel possible, la simplicité et une implication dans la société à la mesure de mon potentiel.

 

Il m'arrive de penser aux jeunes et à leurs difficultés dans ce nouveau millénaire et je me dis qu'eux aussi feront leurs expériences qui les feront progresser ou régresser dans leur vie.  Il faut souhaiter que personne n'ait à subir l'affront de « l'indifférence » de son semblable dans son « mal à l'âme ». 

 

Gilles Pelletier, Québec



23/07/2006
3 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 43 autres membres