QUEBECITUDE

Déjà plus d'une année.  Ce texte avait été publié dans le Soleil.

Québec, le 5 septembre 2004.

SUBTILEMENT, L'ESPÉRANCE ET LA FOI AVAIENT FAIT LEUR NID.

Dans la tourmente, dans l'horreur des prises d'otages par des terroristes, il subsiste chez l'humain, parfois grâce à la subtilité des images, des signes d'espérance, de foi et d'abandon à son Dieu.  Il est certain que les victimes, originaires de l'Ossétie du Nord,  n'auraient jamais pu prévoir la fin de leur vie terrestre d'une manière aussi dramatique que celle survenue en ce début de septembre 2004.

Cette main gauche, telle que rapportée dans une nouvelle, publiée sur cyberpresse, a eu l'habilité de nous toucher adroitement, pour que nous puissions poser un regard étonné, à la vue d'une telle souffrance, mais en même temps, dans nos cœurs, il nous est impossible de ne pas imaginer toute la douleur endurée par ce frère ou cette sœur, si loin de nous, avant probablement d'expulser un dernier souffle, mettant fin à une agonie que l'on ne souhaiterait  à personne.

Dans cette main, il y a le signe d'un Christ, mort en croix dans des circonstances jugées injustes, inhumaines, atroces et servant, d'après la croyance, au paiement de notre rédemption.  Ce fait marquant de notre culture religieuse est là pour nous rappeler, quand la mémoire nous revient, que les hommes ne sont pas exempts de leur propres injustices et que la barbarie est pratiquée par l'homme, quand il ne se donne plus la peine de comprendre, de réfléchir, d'analyser et surtout de s'aimer et de faire naître, dans le partage, cet amour auprès de ses  semblables.

Dans cette main qui ne souffrira plus, un symbole chrétien rappelait au défunt ou à la défunte qu'un corps pouvait souffrir, les pires sévices jusqu'au trépas, mais l'âme, ne pourrait jamais être atteinte par aucun terroriste, encore moins par la lame de son glaive ou la balle de son fusil.

Gilles Pelletier, Québec