QUEBECITUDE

QUEBECITUDE

Quand l'être grandit

QUAND L’ÊTRE GRANDIT

 

Quand l’être grandit,

Il observe autour de lui, incline la tête vers le sol,

Examine scrupuleusement tout ce qui le ravit.

Il renifle le doux parfum des fleurs sorties du sol.

Il prend une poignée de terre et  la serre fortement.

Sa main se desserre et l’échappe allègrement.

C’est un semeur et il en prend conscience avec étonnement.

Tous les sens, invités au concert,

Participent à la vitalité de son enveloppe corporelle.

Il est unique et héritier des mystères de l’univers.

C’est un véritable coffre aux trésors spirituels.

 

Quand l’être grandit,

Il se rend bien compte sous ses pieds

Que l’herbe, les fleurs, la terre, les brebis,

Peuvent célébrer à longueur d’année.

Il regarde à gauche, à droite, en avant, en tout sens,

Il se sent comme une âme au temps des semences.

Son équilibre fragile, frôle la démence.

Un vertige l’habite et son esprit en est intrigué.

Il ressent toute une ivresse dans ses découvertes.

Curieux constat, tout l’univers est impliqué.

Humblement, il échappera à sa perte.

 

Quand l’être grandit,

Il élève son regard vers le ciel.

Il perçoit, dans le firmament, le passage de moutons tout petits.

Il peu deviner leur texture laineuse, leur allure démentielle

Défilant devant lui, comme s’ils étaient poussés par Messire le Vent.

Un vent bien fier de se faire aller la soufflerie par tous les temps.

En guise de fin du jour, un soleil aspirant les étangs,

Entreprend une lente descente derrière l’horizon.

À l’autre bout du ciel, un fin croissant de lune, paraît bien ténu.

Des milliards de petites lumières en décorent le fond.

Le cinéma de la nuit va bientôt montrer ses personnages ingénus.

 

Quand l’être grandit,

Il observe, analyse, mémorise, les plus beaux rêves qu’il a fait.

Pour jouir de son repos, il n’imagine rien de moins que l’inédit.

Au sol, la fin du jour offre le confort d’une paillasse qui déplait.

Ses yeux, tout grand ouvert, scrutent les étoiles.

Son cerveau, devenu comme un boulier chinois, se voile.

Une lune. Deux planètes. Trois étoiles…

Le décollage est subtil et il s’élève au-dessus de cette boule de terre.

Son esprit circule déjà, dans tout son être, à sa vitesse de pointe.

Les mots fatigue, angoisse, soucis, disparaissent en mer.

Place à l’être de nuit, à son heure, il s’endort les mains jointes.

 

Gilles Pelletier

Jeudi, le 05 mars 2003

 

 



04/12/2005
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