Prière d'un Huron
Prière d’un Huron
Vendredi le 25 avril 2003 avait lieu une rencontre au Centre Bahaï sur la rue d’Auteuil de Québec.
Au cours de la soirée, un invité « surprise » est venu nous parler de sa foi. Il s’agissait de monsieur Patrick Gros-Louis, un jeune représentant de la Communauté Huronne de Québec.
Il a fait un bel exposé pour nous faire connaître les coutumes de sa Nation en remontant un peu dans le temps et en ayant aussi un regard sur le présent. Nous avons pu nous rendre compte, à la lumière de cette présentation, combien les Amérindiens vivaient une spiritualité en union parfaite avec toute chose crée par Dieu.
Samedi le 26 avril 2003, en me rendant dans un marché aux puces, j’ai fait la découverte d’un livre qui venait bonifier ma connaissance en regard de la rencontre de la veille concernant la vie de nos Amérindiens.
Ci-dessous, je vous fais part d’un court extrait de cette planchette qui ne peut que soulever un voile sur la spiritualité innée que pouvait avoir nos Amérindiens même après l’arrivée des blancs en Amérique.
Extrait de : Éloquence indienne numéro 34 Éditions Fides, Ottawa, 1968 Collection Classiques Canadiens André Vachon |
Page 33 IX 1640, Huron JR, XIX : 238-240 |
Verso
Recto
Prière d’un Huron
Dans la chapelle de La Conception, un missionnaire entend un Huron – qui se croit seul – prononcer cette très belle prière :
Mon Dieu, écoutez-moi, car c’est maintenant que je vais vous prier. Tous mes enfants sont maintenant attaqués de la maladie (On est au plus fort de l’épidémie qui, en 1640, ravage la Huronie ») et quasi tous en danger de mourir; vous dirais-je : guérissez-les? Vous le pouvez d’une seule parole. Ce n’est pas là, mon Dieu, ce que je veux vous dire. Écoutez les pensées de mon âme, vous qui connaissez tous nos cœurs. Vous êtes le grand Maître de tout, vous qui avez crée le monde, et toutefois j’ai désir aujourd’hui de vous faire un présent. Je regarde partout et ne rencontre rien qui soit digne de vous. Hélas ! Je ne suis que poussière en votre présence, et les balayures d’une cabane qu’on nettoie; tous les hommes ne sont rien devant vous. Qui puis-je donc vous offrir, grand Dieu? Tout ce que j’ai, mon Dieu : vous êtes le Maître de nos vies, c’est aujourd’hui que je vous les offre, non seulement la vie de mes enfants, mais la mienne, et de tous ceux de ma famille. Si je suis le dernier à mourir, je vous dirai : prenez ma vie, mon Dieu, tout ce que vous voulez est raisonnable. C’est aujourd’hui mon Dieu, que vous pouvez m’éprouver en me prenant au mot : oui, je ne dirai rien d’autre chose (Rien d’autre) sinon que votre volonté est sainte en tout ce qu’elle ordonne. Mais vous, Jésus mon Sauveur, que puis-je maintenant vous offrir? Il ne me reste rien après le don que je viens de faire, mais aussi vous y avez part, puisque vous êtes Dieu. Ayez pitié de moi, ce m’est assez que le présent que je viens de faire vous agrée.
Transcription par : Gilles Pelletier 27 avril 2003
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