QUEBECITUDE

QUEBECITUDE

Le 18/12/1990, j'écrasais. . .

 

  Québec, le 18 décembre 2005.

 

 

 

 

Le 18 décembre 1990, j'écrasais pour un bon bout de temps.

 

 

Le 18 décembre 1990 a été très certainement un tournant dans ma vie.  Cette journée-là avait été particulièrement riche en épreuves de toutes sortes.  Je ne suis pas prêt à leur redonner vie, pour le moment, mais je sais tout de même ce qui a pu me convaincre d'écraser. . . pour très longtemps.

 

En 1990, les gouvernements s'étaient donnés le mot, pour utiliser le tabac comme une véritable vache à lait.  Le prix d'un paquet de cigarettes était devenu tellement prohibitif qu'il fallait en arriver à prendre une décision, à savoir si le moment n'était pas idéal pour changer une habitude devenue plus qu'onéreuse.  À cette époque, de nombreux fumeurs et fumeuses s'en remettaient aux cigarettes à plumes, pour maintenir leurs consommations à un rythme habituel.  La contrebande de la cigarette devenait un moyen pour les amérindiens de se doter d'infrastructures, pour permettre un commerce florissant à l'abri du fisc des blancs et pour dynamiser leur population.  C'est bien entendu une cause très sensible, mais en quelque part le TABAC est un produit un peu trop entouré de mystère et il faudra un jour ou l'autre devoir remettre des pendules à l'heure.

 

Toujours est-il qu'il m'était venu à l'esprit, en ce mois blanc de décembre 90,  qu'en cessant de consommer du tabac, je pourrais protéger ma santé ou à tout le moins, je pourrais la sauvegarder.  En soupesant cette raison, je me demandais si elle était suffisamment FORTE et IMPORTANTE pour que je puisse devenir un véritable non-fumeur.  Cesser de fumer, juste pour protéger sa santé, ne me semblait pas « ma raison idéale » pour tenir bon très longtemps.

 

Au cours des années antérieures, j'avais effectué plusieurs tentatives qui s'étaient soldées par des abstinences de trois, de six ou huit mois pas plus.  Il survenait toujours un événement qui me faisait « RETOMBER DANS LA BOUCANE » comme un petit enfant tombe dans tout ce qui peut trouver de flaques d'eau.  La SANTÉ, ne m'a jamais semblé un argument solide ou inébranlable.

 

En ce 18 décembre 1990, je venais tout juste de faire un calcul rapide de mes gains de l'année et de ce qui en resterait, approximativement, après avoir enlevé toutes les déductions qui n'en finissent plus d'année en année.  Après avoir eu une idée de ce qui me resterait, dans mes poches, pour avoir tant besogné au cours de cette année, je me suis dit : « c'est pas possible, de se faire égorger ainsi, qu'est-ce que je pourrais bien faire pour les en empêcher? »  Il n'y avait pas de réponse.  Lorsque tu es déduit à la source, c'est bien difficile de « fourrer le Gouvernement »  pour être un tantinet grivois.  Je n'avais donc aucun pouvoir sur mes deux Gouvernements pour les empêcher de vivre constamment à mon crochet.

 

C'est là qu'une idée m'est venue soudainement.  Je me suis dit que je n'avais pas de pouvoir sur le Gouvernement, par contre, j'avais le pouvoir DE NE PLUS ACHETER UN SEUL MAUDIT PAQUET DE CIGARETTES et ainsi, je pouvais priver mes deux affamés, d'une rondelette somme à chaque année.  Je me disais que protéger ma santé, en cessant de fumer, c'était pas assez solide pour réussir véritablement.  Par contre l'idée de me donner un POUVOIR ou me le redonner, me semblait passablement plus prometteur et plus conforme à mon type de personnalité.

 

En adoptant cette formule, il ne m'était plus possible de reculer.  Moi, je pouvais tenir tête aux deux Gouvernements et je devenais plus fort qu'eux pensez-donc.  Puis, si je devais flancher, le pauvre « estime de ma personne » en serait marquée pour longtemps.  En racontant mon approche, pour cesser de fumer, il m'est bien difficile de penser à succomber à la cigarette.  Ce serait perdre tout mon pouvoir et m'en remettre à mes deux bandits chéris qui sont sans scrupules, pour égorger les cochons de payeurs de taxes que nous sommes.

 

Alors, ce dimanche 18 décembre 2005, sera pour moi l'occasion de Fêter un quinzième anniversaire de vie SANS FUMER, mais je n'ai pas dit SANS FUMÉE, si vous avez bien remarqué.  En fait, même si une personne ne grille plus sa cigarette, elle respire au moins de temps en temps la fumée des autres.  Tout de même, 15 ANS, c'est pas ordinaire.  Comme le temps passe vite et je me sens fier, aujourd'hui, de cette réussite.  C'est ma médaille d'or à moi et comme toute médaille, il faut la mériter et il n'y a jamais rien de facile.  NON, ÇA N'A PAS ÉTÉ FACILE.

 

Pour celles et ceux qui voudraient bien ne plus griller de ces belles blondes, permettez-moi de vous suggérer de trouver la raison qui collerait le plus à votre réalité, à votre personnalité ou à ce que vous vivez dans le moment.  Cesser de fumer, c'est reprendre son pouvoir sur tous les inconvénients du tabagisme.  Courage bonnes gens.  Allez chercher, vous-aussi, votre médaille.

 

Gilles Pelletier, Québec.

 



18/12/2005
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